Cette phrase me hantera tout ma vie. Ou plutôt le peu de temps qui me reste à vivre. Pourtant, je le savais, je suis un simple chasseur de Rang E, la mort est mon quotidien. Je m'en veux, je m'en veux tellement. Une douleur fulgurante me transperce le bras, et je ne peux retenir un hurlement primaire. Une véritable décharge électrique qui se répand dans tout mon corps. La nausée me gagne aussitôt, mais c'est un liquide rouge qui sort de ma bouche: Mon sang! Je ne peux qu'à peine bouger. Pourtant, je me force à tourner le regard vers l'origine de ce mal. Une lame, plus exactement un petit poignard, maintenu dans mon bras par une main épaisse et rouge.

La peur m'envahit alors qu'un sourire carnassier se présente à moi. Un haut-Orc!





Ce ne devait être qu'un portail de rang D voir maximum C, alors pourquoi une tribu entière de Haut-Orc nous est tombée dessus? Ces créatures ne vivent que dans les portail de rang A minimum. Nous avions bien vu que le portail étai devenu rouge au moment de notre passage, qu'est-ce que cela signifiait? Tant de questions aucune réponse. Des rires Bestiaux retentissent derrière moi. Pourquoi rient-ils? Je suis pas loin de l'évanouissement, mais j'utilise mes dernières forces pour connaître l'origine de l'hilarité de mes bourreaux:

-Non!


Le mot est à peine soufflé à travers ma bouche, alors que les larmes ruissèlent sur mon visage. Devant moi mon grand frère et mon meilleur ami. Ils m'accompagnaient pour m'aider dans ce donjon, si simple pour des rang A et S, comme eux. Mes héros, mes modèles, toujours présent pour me protéger, moi le faible rang E. Ils sont encore là pour me sauver, mais tout espoir m'a quitté. Le temps semble au ralenti. La scène se déroule image par image, comme si j'étais dans un rêve. Non un cauchemar, un véritable cauchemar.

Les deux chasseurs combattent mes geôliers, sans même comprendre qu'ils sont tombés dans un piège. Je tente de détourner les yeux, de leur hurler de fuir mais en vain. Puis le temps se fige, juste après que la tête de mon frère roule au sol. Ma bouche s'ouvre mais aucun mot n'en sort. Je suis paralysé. Puis je tente de me débattre, alors que mon meilleur ami est acculé par l'ennemi. Mais une pression me clou au sol, non sans m'obliger à regarder la sentence. Un hurlement de douleur et les guerriers se jettent sur le chasseur.

Ces rats m'ont capturé, juste pour les attirer à eux et leur tendre un piège. Ils m'ont torturé pour que mes cris les attirent. Et maintenant, ils veulent me briser en assistant à l'exécution des êtres les plus cher à mon cœur. Je me débats comme un fauve

-Je vais vous tuer... Vous tuez...

Ils rient à nouveau et s'approchent de moi le regard mauvais. Ils n'en ont pas fini je le sais. Je ne suis plus que tristesse, peur et rage. Mais pourtant, je m'imagine leur trancher la gorge, les saigner comme des porcs. Mon regard se pose sur l'un d'entre eux, les larmes aux yeux mais plein de hargne. Pourtant, je le sais, ils n'en ont pas encore fini avec moi. Une lame brille sur le côté et cette fois-ci me tranche la jambe. Je hurle à nouveau cette douleur m'envahit totalement et je ne peux rien y faire. Une autre lame tombe, ces un bras que je perds. Je le sais maintenant, ma dernière heure est venue.

Je vais mourir ici. Je suis le responsable de la mort de mon grand frère et de mon meilleur ami. Tout est ma faute... et je ne peux rien y faire. Ma vision se brouille sur mon dernier agresseur. J'ai froid, petit à petit la douleur s'estompe. Les ténèbres m'entourent, autant qu'elles prennent place dans mon cœur. La peur s'évanouit mais mon esprit s'accroche qu'à une seule chose à présent. La vengeance, la haine...Que je ne pourrais jamais assouvir. Je cligne encore des yeux, c'est si difficile.



Ce son. Cette voix? Elle répète toujours la même chose.

"Les tuer. Les tuer, veux tu tous les détruire"

Oui, je ne souhaite que cela.



3....



1....


Oui  Non

A l'instant même ou j'ai choisi ce "oui", qui changera ma vie à tout jamais, une flamme noire s'éveille dans mon cœur à l'arrêt. D'abord légère et prêt à s'éteindre à tout moment. Elle s'embrase entièrement pour envahir tout mon corps. Elle réanime ce cœur mort lui insufflant une nouvelle vitalité. Cette nouvelle vie qui m'est offert me fait presque mal, et mes poumons qui fonctionne à nouveau m'oblige à prendre un grand bol d'air frais, comme si je sortais de l'eau avant de m'étouffer.

Un Flash lumineux m'aveugle et des sirènes illuminent les ténèbres autour de moi. Je suis dehors... Je suis vivant!