Rio de Janeiro | Copacabana | 2 p.m.

Rosaline venait tout juste de passer le portail en provenance de Londres. Elle se hâta de se rendre sur la fameuse plage de Copacabana, lieu du donjon de rang C pour lequel elle s'était inscrite en qualité de mercenaire indépendante. En regardant le ciel, elle ne put s'empêcher d'être émerveillée par un spectacle inhabituel. L'avantage de l'hémisphère sud c'était son climat inversé par rapport au nord. Alors que du côté de Londres la neige et les intempéries s'acharnaient à pourrir la vie d'habitants devenus blasés et que les températures frôlaient le zéro, le Brésil jouissait d'un climat bien plus clément. C'était le début de la saison des pluie mais les gens se baladaient en vêtements légers, la température avoisinant les 30 degrés.

Rosaline n'avait pas reçu de mission de la part des Faucheurs. Elle n'était pas là pour du tourisme non plus. Son activité professionnelle, à savoir la confection de prêt-à-porter à base de matériaux trouvés dans les donjons était certes en plein essor mais constituait un véritable gouffre financier. Si ses créations se vendaient bien, notamment auprès d'une haute société avide de nouveautés et de luxe, il lui fallait acheter les matériaux de base ou à défaut les obtenir directement en donjon. Ainsi, l'anglaise n'avait clairement pas de temps à perdre. Elle fut d'ailleurs une des premières à pénétrer dans le donjon.

Rosaline jeta un coup d'œil sur les environs du portail. Sa visibilité était limitée, des arbres immenses couvraient le ciel et s'étendaient à perte de vue, une pluie s'apparentant à de la mousson tropicale tombait telle une douche sur sa chevelure savamment ordonnée. Oh joie. Ses bottines s'enfonçaient dans le sol meuble alors qu'elle fit quelques pas dans cette jungle hostile, maudissant les rampants aux couleurs de l'arc-en-ciel qui grimpaient le long de ses jambes.

Ce donjon s'annonçait grandiose.