Il a toujours détesté son apparence fébrile, son petit mètre cinquante-six qu’il a toujours voulu voir s’agrandir, ses épaules fines et cette morphologie féminine. Il veut être puissant, pas fragile. Mais pourtant, son physique donne plus un air de poupée que de guerrier.

Il a un visage enfantin, aux traits juvéniles, cachant la haine qui le ronge. De grands yeux aux cils clairs, des lèvres charnues et un nez fin. Son regard, hétérochrome, est un peu perturbant ; gris froid pour la droite, et vert lumineux pour la gauche.

Enfin, ce qu’on remarque le plus, ce sont sans doute les traces, encore récentes, de ses affrontements passés… le prologue de sa carrière de chasseur a déjà marqué son corps : large griffure ayant abimé son œil, creux anormal dans son oreille et vestige d’une profonde plaie à son cou. Bref, pas facile d’être discret ou de s’approcher des autres, avec un visage déjà autant saccagé.

Ses tenues sont toujours d’un grand soin – chemises bien repassés, pantalon cintré… rien de bien extravaguant, mais il se trouve être particulièrement soigné pour ce qui est de ses vêtements, et de la propreté en règle générale.


Ange a toujours été une personne avec peu de présence ; c’était cet enfant seul, au fond de la salle, bien trop effrayé à l’idée de se lier aux autres et se contentant de regarder de loin. Depuis son enfance, il a toujours senti un décalage, une frontière entre le monde, et lui.
Peut-être que c’était son caractère introverti. Peut-être que c’était son handicap physique, l’empêchant de s’amuser avec les autres.

Et désormais jeune adulte, il n’a pas perdu ce côté renfermé : il peine à faire la conversation avec les autres, même lorsqu’il le souhaite, apparaissant comme sans émotions, distant, cachant sa timidité derrière une barrière de froideur, le faisant apparaître comme moins vulnérable. Ses mots, ses quelques paroles, se souvent des piques, du sarcasme. C’est presque plus fort que lui. Au fil du temps sa timidité, sa candeur se changent en froideur, creusant l’écart le séparant des autres.

Son estime de lui a toujours était assez mauvaise. Toujours, une impression d’être un poids, inutile et oubliable. Sa renaissance, puis sa rencontre avec son arme à marqué un gros changement dans sa psyché. Parce que maintenant, il peut avoir de la valeur. Il peut être fort. Il peut rivaliser avec les autres.
L’orgueil, peu à peu, monte en lui, écrasant ces insécurités, faisant de lui un être plein de confiance, se plaçant au-dessus des autres.
Parce qu’il veut purger les Chasseurs. Parce qu’après tout, il a été choisi, non ? Pourquoi le sauver, si ce n’était pas pour qu’il fasse de grandes choses ?

Alors, il a décidé d’être la lame de la justice. De faire couler le sang, si c’est ce qu’il faut pour rendre le monde meilleur, rêvant d’un monde où les Chasseurs ne profiteraient pas de leurs forces. Que les vermines n’useraient pas de leurs magies pour se faire passer comme des héros.
Et le sang doit couler, s’il veut éliminer la pourriture.

Avec le temps, le doute et les remords laisse place à une certaine satisfaction. Sa voix intérieure s’étouffe, pour ne laisser de la place qu’à celle de son arme – qu’à son orgueil.
Depuis la première fois que le fois sang à glissé sur sa lame, il est devenu presque impitoyable, déterminé à suivre ses idéaux. Son humanité recule de plus en plus, pour ne laisser place qu’à une pulsion bestial de sang – une volonté de montrer sa puissance, d’être enfin fort.

Son instabilité, elle aussi, n’a cessé de croire. Ses doutes sont encore présents, mais c’est comme si sa bonne conscience lutte avec les douces paroles de son arme. Une lutte interne, le tiraillant sans cesse. Alors parfois, il explose sans raison. Sens son cœur battre la chamade, et cède à la violence, sans même s’en rendre compte.
Car au fond de lui, il est toujours cet enfant incertain et timide. S’il fait tout ça, c’est sans doute pour trouver son utilité, pour avoir de la valeur – quitte à cacher cette faiblesse, ce désir d’affection et de reconnaissance derrière un idéal de justice. Il a toujours détesté cette société, il a toujours voulu faire le bien, mais… jusqu’à où est-il prêt à aller, pour respecter l’idéal qu’il s’est fixé ? S’arrêtera t’il avant d’avoir les mains bien trop trempées de sang ?  
Pour le moment, rien n’est sûr.